Joseph Bailey, curé.
Joseph Bailey naquit à Sainte-Anne-de-la-Pérade le 3 avril 1819; son père, Guillaume Bailey, était d’origine écossaise, tandis que sa mère Judith Perreault était de souche canadienne-française. Après des études au séminaire de Nicolet, il fut ordonné prêtre à Québec le 7 janvier 1844, en même temps que son confrère, le futur Mgr. Laflèche; il fut vicaire à Trois-Rivières avec Mgr. Cooke.
A Nicolet, il afficha des manières affables, un bon cœur et un caractère vif qui laissa un bon souvenir. Il était cependant très direct, et ne se gênait pas pour rabrouer ses opposants.
Étant parfait bilingue, son évêque l’envoya en 1846 à la Grosse-Île, aux prises avec une épidémie de typhus; c’est en effet dans cette île, en face de Montmagny, que les navires pénétrant en territoire canadien devaient subir un examen sanitaire; les immigrants, la plupart du temps irlandais, fuyant la famine de leur pays et affaiblis par la maladie, y succombaient en grand nombre; Joseph Bailey leur apportait aide et réconfort, dans leur langue; il fut lui-même victime du typhus, mais réussit à survivre.
Joseph Bailey a été un promoteur de l’école publique, et il se battit pour la construction d’écoles dans sa paroisse de Saint-Maurice. Il s’impliqua aussi activement dans le développement économique de la région. C’est en 1855 qu’il fut nommé curé de Saint-Pierre-les-Becquets, où il continua de promouvoir sa vision de l’avenir, tant au point de vue civil que religieux. Il fut très apprécié de ses ouailles. Il participa activement à la décoration et l’ornementation de l’église Saint-Pierre-Apôtre, construite en 1839. Sa sœur Marguerite l’y suivit, en tant que « Oblate de Béthanie », cet ordre religieux dont la vocation est d’être au service des prêtres; elle lui fut si dévouée que, agonisant dans les bras de son frère Joseph, celui-ci lui dit : « Tu m’as rendu heureux. »
Sainte-Sophie-de-Lévrard fut longtemps considérée comme simple mission desservie par le curé de Saint-Pierre. Ce fut dans la maison de Jérémie Demers, près de la route du 5ème rang, que le 30 septembre 1856, le curé Bailey célébra la première messe sur le territoire actuel de Sainte-Sophie.
La paroisse de Sainte-Sophie reçut son Érection canonique le 7 septembre 1874.
Affaibli par le typhus, dont il ne s’était jamais totalement remis, il décéda le 23 mars 1866, à l’âge de 47 ans; lors de ses funérailles, le 27 mars, il reçut un vibrant hommage de ses confrères; il repose actuellement dans le caveau du sanctuaire de l’actuelle église, du côté de l’évangile, tout près de sa sœur Marguerite.
Alain Manset, société d’histoire et de généalogie Lévrard-Becquet
Notes : « Autrefois et aujourd’hui » L.S. Rheault, 1895
Archives SHGLB
Bulletin des recherches historiques, juin 1898
Recherches de Yolande Allaire-Roux
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