Après le décès de leur père Romain, seigneur déchu de ses droits sur la seigneurie St-Pierre et l’île Madame, les petites Marie-Louise et Catherine-Angélique à peine sorties du berceau furent prises en charge par leur grand-mère Louise Mousseau. Celle-ci était née en 1635 dans la paroisse St-Hilaire-du-Mont à Paris et avait épousé Pierre Pellerin dit St-Amant à Trois-Rivières en 1655.

Sentant sa fin proche, Romain Becquet avait vendu à son confrère François Genaple de Bellefonds la totalité de son greffe pour la somme de 500 livres; il était bien avisé, car il rendit l’âme quelques jours plus tard et avait ainsi mis ses filles à l’abri du besoin.

Louise Mousseau se hâta de faire les démarches nécessaires pour récupérer ces domaines « …elle nous avait humblement supplié de vouloir accorder aux dites mineures les dites deux concessions ci-dessus spécifiées qui avaient déjà été accordées au dit sieur Becquet ».

 

Requête de Louise Mousseau, la tutrice.

 

Elle réussit à convaincre les autorités d’accéder à ses demandes en promettant d’effectuer « plusieurs travaux et défrichement ». L’île Madame et la seigneurie St-Pierre fut donc rétrocédées aux deux enfants sous la tutelle de Louise Mousseau selon ces documents datés du 17 avril 1683.

 

                                                   

Rétrocession de la seigneurie

 

Le seigneur s’engageait « à peupler le fief  par des « tenanciers » qui  tenaient feu et lieu… réserver les bois de chêne pour la construction de vaisseaux (pour le roi), les mines et minéraux qui s’y trouvent et laisser tous les chemins et passages nécessaires. »

On ne sait pas grand-chose de la fille aînée, Marie-Louise; née en 1678, elle a épousé en août 1703 Jean-Jacques Le Ber, marchand de Montréal, et est décédée le 21 mars 1704, après quelques mois de mariage.

Catherine-Angélique, née en 1680, a épousé Louis Lévrard en 1703 à l’église Notre-Dame de Montréal; durant les 14 années qui suivirent, elle donna le jour à 7 enfants dont 5 moururent en bas âge; Charles Lévrard, né en 1716 sera le seul à continuer la lignée.

Louise Mousseau (Monceau) a été inhumée le 13 juillet 1707 dans le cimetière de l’Hôtel-Dieu de Québec; elle a eu une influence déterminante dans l’avenir de la seigneurie grâce à sa ténacité.

Acte de sépulture de Louise Mousseau, 1707

“le 13 juillet 1707 a été inhumée au cimetière de l’hôtel dieu de cette ville Louise Monceau veuve du défunt Pélerin dit St-Amand après avoir reçu les sacrements de pénitence viatique et extrême onction en présence de Jean Brassard père et fils et autres témoins. signé L. Dupré