Jean-Baptiste Lelaidier
1818-1903

Jean-Baptiste Lelaidier a vu le jour en Normandie à Créances, près de Coutances, en 1818; ses parents étaient Nicolas Lelaidier et Marie Lenoir; sa région natale était réputée pour la culture des carottes; une terre riche et légère en favorisait la croissance; son intérêt pour l’horticulture a probablement été stimulé par ce contexte local.

En 1848, à 30 ans, il a décidé de venir s’installer au Canada; pour quelles raisons? Probablement les mêmes qui motivent les immigrants aujourd’hui : l’espoir d’une vie meilleure, l’attrait des découvertes, les vastes espaces chers aux Français, la présence de compatriotes dans les terres d’accueil; en effet, on le retrouve en 1851 à Saint-Pierre-les-Becquets chez un de ses amis français, Jean Legardien et son épouse Marie Letouzé respectivement âgés de 39 et 36 ans ainsi que leur fille, Marie-Victorine; lors du recensement de cette année, il habitait avec eux dans une petite maison de bois. La famille Legardien-Letouzé originait très probablement de Créances; lors de nos recherches dans les registres d’état-civil de cette commune normande, on y trouve un grand nombre de ces patronymes.

Il s’est bien adapté à sa nouvelle vie, si bien que le 23 novembre 1852, il épousait Liliose Baril, une jeune fille de 18 ans, fille de Michel Baril et de Julie Lanouette; Jean Legardien fut témoin à son mariage, ainsi qu’un autre ami, Louis Duccini; nous avons trouvé les traces d’un dénommé Louis Duccini, né à Caen, Normandie, en 1820, décédé en 1885 à Dubuque (Iowa)et inhumé au cimetière Linwood; il est plausible qu’il s’agisse du même homme, normand du même âge, mais qui aurait été attiré par les plaines de l’ouest.

Nous pensons qu’il était d’un naturel curieux, prudent et réfléchi; il a d’abord tenté de cultiver des melons puis, encouragé par la réussite, la culture des tomates; il avait observé que la terre le long du fleuve était riche et légère, et que le climat modéré par le fleuve favoriserait sa culture.

En 1860, Jean-Baptiste Lelaidier et son beau-père Michel Baril reconnaissaient devoir à Élie Godin la somme de 26 louis, 18 chelins et 2 sols pour marchandises à eux vendues; cependant, seul Michel Baril a hypothéqué sa terre en garantie; il s’agissait du lot 14, tout près de la plage Laurentienne actuelle. Nous ne savons pas de quelles marchandises il s’agissait, mais on peut penser que cette somme importante était reliée à de l’équipement agricole, et que son beau-père l’aurait cautionné.

À la fin des années 1860, il a habité probablement à Deschambault, où Victorine et Émile sont nés.

Au recensement de 1871, la famille Lelaidier résidait à Saint-Pierre-les-Becquets; elle était composée de Jean-Baptiste, 51 ans; de son épouse Léosa (Liliose), 37 ans; Alphonse, 18 ans; Victor, 15 ans; Octave, 12 ans; Eugénie, 9 ans; Victorine, 2 ans; Émile, 8 mois.

En 1882, le recensement révélait que la famille Lelaidier, augmentée d’Auguste, occupait la même maison que ses beaux-parents en plus de Raisenne Brisson, navigateur, neveu de Julie Lanouette (épouse de Michel Baril); 15 personnes sous un même toit!

Sur les listes d’électeurs de 1886 et 1889, Jean-Baptiste Lelaidier était propriétaire du lot 14, qui appartenait auparavant à son beau-père.

Lors du recensement de 1891, il habitait Trois-Rivières, dans le quartier Notre-Dame, et est mentionné comme cultivateur et jardinier; c’est probablement à cette époque qu’il a travaillé comme jardinier pour Mgr Cooke, évêque de Trois-Rivières.

En 1896, Jean-Baptiste Lelaidier garantit une rente annuelle viagère de $50.00 à son fils Auguste dès son accession à l’ordre de sous-diaconat; pour sûreté de paiement, il a hypothéqué tous ses biens, dont la terre du lot 14 avec toutes les bâtisses, d’une valeur de $1200.00.

Il est décédé en 1903, à l’âge vénérable de 85 ans; il aura eu le temps de voir s’épanouir l’industrie de la tomate et la construction de la tomaterie; il a été un moteur très important de la vie économique et sociale de toute la région.

Le couple Lelaidier-Baril a eu plusieurs enfants :JB Lelaidier

– Jean-Baptiste, en 1853, décédé en bas âge
– Alphonse, en 1854, navigateur
– Victor en 1855
– Octave en 1858, forgeron puis maraîcher.
– Eugénie en 1861, institutrice
– Eugène en 1864, médecin à Deschaillons
– Victorine en 1868, institutrice
– Émile en 1870, médecin à St-Edouard-de-Lotbinière
– Auguste en 1873, prêtre, directeur du séminaire de Trois-Rivières, fondateur de la paroisse Sainte-Cécile de Trois-Rivières.

– Eugénie, née en 1861 à Deschambault était institutrice; en 1891, elle a épousé Oscar  Beauchemin, et le couple a eu 6 enfants, dont Gabrielle (1892-1985) et Charles-Auguste (1898-1965); elle décéda en 1950.

– Gabrielle Beauchemin épousa en 1915 Joseph Lemay (1890-1980), horticulteur et producteur de tomates; ils auront 8 enfants dont Jean-Marcel; parmi leurs descendants, soulignons Gaëtan, Guy, Louise et Christiane.Liliose Baril

– Charles-Auguste, lui, était le père de Gérald Beauchemin, qui vit encore à Saint-Pierre.