Le moulin du lot 343
Texte résumé
Vers 1871…
On sait, par des actes notariés qu’un moulin à farine existait, avant 1871, sur le lot 343, dans la Seigneurie Lévrard-Becquet; il était sur la Rivière-aux-Orignaux, à l’endroit où elle passe près du cordon de la 3ème concession, à peu de distance de la route d’en-Haut. Télesphore Jacques avait alors emprunté à Israël Paris la somme de 134 piastres et 34 centins, donnant en garantie « un terrain sis au 3ème rang des concessions de Saint-Pierre-les-Becquets, du contenu d’environ 1 arpent de front sur 1 arpent et demi de profondeur » soit le lot 343, borné au nord et au sud à Olivier Rochette, tanneur et corroyeur de Québec, soit les lots 342-344, à l’est à Joseph Côté (lot : 341) et à l’ouest à Pierre St-Cyr (lot : 347), avec ensemble moulin à farine, circonstances et dépendances. »
Le 19 juillet 1875, Télesphore Jacques, demeurant maintenant à Marquette dans l’état du Michigan, par procuration faite à Honoré Jacques, demeurant à Saint-Pierre-les-Becquets, reconnaît « avoir vendu, cédé, quitté, transporté, délaissé dès maintenant et à toujours et a promis et promet de garantir de tout troubles dans douaire, dette, hypothèque, éviction, substitution, aliénation et autres empêchements quelconque » à Jules Deshaies, cultivateur de Saint-Pierre-les-Becquets, le lot de terre no : 343,
Quelques mois plus tard, Jules Deshaies vend à Jean Mercier, menuisier, demeurant à Eshpenning, dans le comté de Marquette, état du Michigan, le lot 343, son moulin, accessoires au moulin et autres bâtisses; Jean Mercier est alors représenté par son beau-père Cyrille Grindler, demeurant à Gentilly, en vertu d’une procuration faite dans le comté de Marquette.
Le 24 septembre 1878, il y a vente d’un l’immeuble appartenant pour moitié à Marie Louise Alice Grindler, veuve de Jean Mercier, et pour moitié aux enfants de ce dernier, à savoir : le lot 343, contenant 5 perches de largeur et 10 arpents en superficie, avec moulin à farine dessus érigé et tous les accessoires du moulin.
Après avoir annoncé la vente aux enchères, comme il se devait, à l’issue du service divin, les dimanches 8,15 et 22 septembre 1878 à la porte de l’église de Saint-Pierre-les-Becquets, celle-ci a eu lieu le 24 septembre au même endroit.
Après plusieurs enchères, l’immeuble a été adjugé à Jules Pepin, rentier de Saint-Pierre-les-Becquets, pour la somme de $810.00, comme étant le plus haut et dernier enchérisseur.
Afin d’acquérir une plus grande superficie de terre et peut-être aussi de rendre l’accès plus facile et de façon plus indépendante au moulin à farine, Jules Pepin, achète, le 8 novembre 1882, deux lots de terre de Lubin Jacques, cultivateur de Saint-Pierre-les-Becquets [1].
Jules Pepin devient propriétaire « d’un terre sise au 3ème rang de la paroisse de Saint-Pierre-les-Becquets, du contenu de 3 arpents de front sur 12 arpents environ de profondeur; à distraire de cette terre, le terrain que possède actuellement l’acquéreur, enclavé dans cette terre et qui n’est pas vendu par les présentes » soit le lot 343 acheté en 1878, borné en front au chemin de la reine, en arrière au ruisseau des Sources, du coté est à Edouard St-Cyr et du côté ouest à Pierre Drouin, avec bâtisses dessus construites » soit les lots 342-344 au cadastre officiel.
En 1888, Jules Pépin vend le tout à François Lafrance, mécanicien, demeurant à Warwick dans le district d’Arthabaska.
Après avoir été propriétaire de la terre et du moulin à farine durant 34 ans, le 22 mai 1922, François Lafrance va céder l’ensemble à M. Génésime Thiffault, journalier, demeurant en la ville du Cap-de–la-Madeleine.
En fin d’année 1924, il y a vente par shérif; le 17 novembre, suite à une poursuite intentée par François Lafrance et dame Eugénie Mailhot, veuve de François Lafrance, demanderesse en reprise d’instance contre Génésime Thiffaut, défendeur; il y a saisi des biens appartenant au défendeur, soit les lots 343 et son moulin, les lots 342-344, avec grange et étable dessus construits.
Le 31 décembre 1924, à la porte de l’église de Sainte-Cécile-de-Lévrard, les immeubles ont été adjugé à Thomas Mailhot, rentier de Saint-Pierre-les-Becquets, pour un montant de $500.00 au total, soit $250.00 pour le moulin et son terrain, et $250.00 pour les autres lots avec grange et étable.
En 1927, le 4 juillet, devant Ludger Tourigny, notaire de Gentilly [2], Edouard Gascon de Gentilly et Thomas Mailhot, rentier de Saint-Pierre-les-Becquets font entre eux échange et permutations réciproques des immeubles ci-après désignés, avec promesse de garantie l’un envers l’autre de tout trouble et empêchement, savoir :
A été échangé par Edouard Gascon à Thomas Mailhot, une terre située dans la concession sud-ouest de la rivière Gentilly, à Gentilly, soit les lots 350-351
En contre échange, Thomas Mailhot a cédé tout ce qu’il avait acquis suite à la vente par shérif, soit le moulin et son terrain sis de chaque coté de la rivière aux Orignaux (lot 343), le terrain situé au nord du terrain du moulin (lot 342) borné par le chemin de front du 3ème rang et celui situé au sud, borné par le ruisseau (lot 344), avec grange et étable dessus construites.
De cet échange fait en 1927, il y aura rétrocession faite par Edouard Gascon à dame Augustine Cossette, veuve de Thomas Mailhot.
« La rétrocession a été faite en considération de la quittance générale et finale de la somme de $700.00 en capital et de tous les intérêts dus sur icelle, originairement due la dite somme de $700.00 aux termes de l’acte d’échange de 1927 »
Le 1 juin 1935, devant le notaire Villeneuve[3], dame Augustine Cossette, veuve de Thomas Mailhot, rentière demeurant au village de Gentilly, vend à Elphège Germain, cultivateur de Sainte-Cécile-de-Lévrard, tout ce qui lui a été rétrocédé en 1933,
Le 6 mars 1944, M. Elphège Germain, industriel de Ste-Cécile-de-Lévrard vend[4] à Lucien Laquerre, son beau-frère, ouvrier menuisier de Ste-Cécile-de-Lévrard, les lots 344-343-342 (…) ensemble avec moulin et autres constructions dessus érigées et tout outillage et machinerie ayant servis à l’exploitation du moulin et généralement tout ce qui se trouve dans et hors les bâtisses, sous la seule réserve en faveur du vendeur de ses vaches et cochons, bois de sciage et de chauffage, une voiture de promenade fermée, un coffre à outils, un tapis de voiture et son ménage et lingerie (…)
Le 17 août 1948, M. Lucien Laquerre vend à M. Joseph Edmond Lamothe, courtier en immeubles de Montréal, un lopin de terre à Ste-Cécile de Lévrard soit les lots no : 344-343-342(…), ensemble le moulin et autres constructions sus érigées, en plus de deux moulanges à grain qui se trouvent dans les bâtisses.
Le moulin cessera alors de fonctionner, pour toujours.
De 1948 à 1970, la propriété passe successivement de Joseph Edmond Lamothe à Sergius Messier, puis à Jean Brunet, Excel Enterprises, représenté par Raymond Messier, et Sergius Messier père; en 1967, celui-ci décède, laissant le tout à son fils également prénommé Sergius; les taxes étant impayées, ce qui reste du moulin, ainsi que la terre est adjugée, devant le notaire Villeneuve, en la salle publique au village de Bécancour, le 12 mars 1970, pour le montant des taxes municipale et scolaire :
« une terre connue et désignée au cadastre de Saint-Pierre-les-Becquets, pour la paroisse de Ste-Cécile-de-Lévrard, comme étant les lots 342-343-344 dans le troisième rang, de superficie d’environ 36 arpents, adjugé à Louis-Gilles Laquerre, cultivateur de Ste-Cécile. »
Prix : $154.73.
[1] acte no : 22380, vol.35.
[2] acte no : 55577
[3] acte no : 59514
[4] acte no : 64492
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