…Puis les Blancs firent leur apparition.
Moines irlandais, Vikings, pêcheurs basques ou bretons sont venus explorer, pêcher, chasser, évangéliser, mais de façon ponctuelle, occasionnelle; aucun établissement permanent ne fut créé. On trouve encore des signes de présence européenne à Terre-Neuve et au Labrador (Anse-aux-Meadows, Red Bay), mais cette tentative a échoué malgré un départ prometteur.
Il semble que cette région était relativement fertile, riche en gibier et en poissons; de plus, du minerai de fer local a servi à fabriquer des clous et autres pièces de ferronnerie; enfin, le climat plus doux qui régnait à cette époque (période de l’optimum climatique médiéval) aurait favorisé une éventuelle colonisation; dans le Bas-St-Laurent (Ile aux Basques), des chasseurs de baleines venaient chaque année pour capturer baleines et phoques et en extraire la précieuse huile destinée à l’éclairage.
En 1534, Jacques Cartier, au nom du roi de France François 1er « prit possession » de la terre sur laquelle il avait débarqué et nota que des iroquois fréquentaient la vallée du St-Laurent.
En 1535, Cartier fit la rencontre du chef iroquois Donnacona lors de deux voyages sur le St-Laurent.
Un troisième voyage en 1541 se termina par d’amères déceptions.
Il a fallu près de 70 ans pour que la présence européenne s’affirme avec François Gravé, sieur du Pont, puis Samuel de Champlain, mais celui-ci ne trouva aucun iroquois lors de son voyage de 1603; on n’explique pas encore la raison de leur disparition; épidémies, famines, guerres?
La fondation en 1608 de la ville de Québec par Samuel de Champlain fut un point tournant pour le développement de la Nouvelle-France. Enfin!
À cette époque, le territoire autour de St-Pierre-les-Becquets n’était pas occupé par une tribu en particulier; les Abénaquis habitaient alors plus près de la côte atlantique, dans ce qui est aujourd’hui le Maine, le New Hampshire, le Vermont, et certains groupes dans les Cantons de l’Est. Ils étaient en butte aux attaques de groupes iroquoiens, plus agressifs, et, repoussés par les colons hollandais et anglais, ils trouvèrent refuge dans des régions plus hospitalières, faisant office de « tampon » entre les Français et les tribus iroquoises. Les Français, les Abénaquis et les Algonquins cultivaient leurs intérêts communs et les Anglais associés aux Iroquois faisaient de même. La férocité des Iroquois face aux Français était légendaire, mais les incursions abénaquises chez les Anglais semaient aussi la terreur; c’étaient les mœurs du temps!
La colonisation du territoire nommé la « Nouvelle-France » fut lente, probablement à cause du désir qui privilégiait le profit à court terme plutôt que le développement plus durable; il était plus profitable d’exploiter le commerce des fourrures qui rapportait des sommes énormes dans la même année, que d’établir des colons, défricher la forêt, cultiver; les Hollandais puis les Anglais, sur la côte atlantique, faisaient exactement le contraire, peuplaient tout leur territoire, affirmaient leur puissance, avaient une vision à plus long terme.
Les chiffres sont éloquents à ce sujet; vers 1650, la population de la Nouvelle-France tournait autour de 2 000 habitants, alors que la Nouvelle-Angleterre atteignait 75 000; en 1680, 9 800 âmes ici et 140 000 chez nos voisins; en 1745, 55 000 et 900 000.
Une population moins nombreuse et disséminée avait pour conséquence d’alimenter un sentiment d’insécurité face aux incursions des Iroquois. Les archives débordent de comptes rendus d’attaques sanglantes.
Des désagréments majeurs, qui subsistent encore aujourd’hui, rebutaient aussi les colons de l’époque : moustiques, mouches noires et mouches à chevreuil.
Le roi Louis XIV a tenté de mettre en place une politique plus rigoureuse, mais les intrigues de la cour, les luttes de pouvoir, les jalousies, les chicanes interminables, la corruption et autres freinaient le développement de la colonie en pertes de temps et d’énergie. Qu’importe! De vastes domaines ont été concédés à des « seigneurs » par les gouverneurs successifs de la Nouvelle-France, à charge pour eux de peupler, développer, aménager le territoire; c’est à partir de 1645 que ces « seigneuries » se sont multipliées, surtout sur les berges du fleuve Saint-Laurent. Des difficultés majeures
Plus tard la Grande Paix de Montréal signée avec les Indiens en 1701 apporta un répit et la possibilité de colonisation dynamique.
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